Vous êtes décidé à passer à l'action dans l'éducation de votre chien ? Nous vous expliquons quelles sont les différentes méthodes de dressage canin et leurs différences. Cela vous permettra de faire le choix qui correspond le mieux à votre philosophie personnelle.
Temps de lecture : 7 min
L’arrivée d’un chien dans une famille est synonyme de joie mais aussi la promesse de merveilleux instants passés ensemble. Cependant, ces moments de bonheurs ne doivent pas faire oublier l’essentiel : l’éducation du chien nécessaire à dresser un cadre. Bien sûr, il existe des races de chiens plus faciles à dresser que d'autres.
Si le chien trouve naturellement sa place dans la famille, pour son bien-être et le vôtre il est important que cette place soit celle d’un chien et non pas celle d’un enfant. Cela peut faire sourire mais nombreux sont ceux qui attribuent des caractéristiques et des comportements humains à leur chien. D’où leur réserve à dresser leur animal de compagnie de peur de devoir se montrer trop autoritaire. Cela peut s’avérer désastreux pour la relation mais également pour l’équilibre psychologique du chien, et à terme pour le confort de vie de tous. Pas d’anthropomorphisme donc !
Mais pourquoi le dressage canin a si mauvaise presse ? C’est très probablement parce que le terme dressage canin est associé à la méthode coercitive. L’éducation canine fait plutôt référence à l’apprentissage par coopération. Voyons d’un peu plus près la différence entre ces deux méthodes.
Cette vidéo vous permettra de comprendre en détails les raisons d'éduquer un animal ainsi que les différentes méthodes disponibles pour y parvenir. L'éducation du chat et du chien sont différentes et nécessitent d'être bien informés. S'il n'est pas possible d'éduquer un chat autrement qu'avec le renforcement positif, l'éducation canine, elle, peut se faire avec d'autres méthodes (même si elles ne sont pas forcément recommandées pour la santé mentale de l'animal). Grâce à cette vidéo, devenez incollable sur l'éducation canine.
Largement usité jusqu’à l’aube des années 2000, le dressage de chiens par coercition n’a rien d’une méthode douce. Elle repose sur une relation dominant/dominé et véhicule un sentiment d’incompréhension chez le chien. Elle s’appuie sur la théorie du mâle alpha, aujourd’hui largement remise en question, observée chez certaines espèces sociales comme les loups.
Le maître adopte un modèle autoritaire basé sur la punition, ce qui peut générer frustration, état de stress et difficultés dans l’apprentissage. Les chiens réagissent alors par peur et non par réelle compréhension. Ces erreurs peuvent mener à des troubles du comportement difficiles à corriger sans conseils personnalisés.
Le collier étrangleur, aussi appelé le collier chaînette, est utilisé pour apprendre à un chien à marcher en laisse sans tirer pendant la promenade. Le collier étrangleur en acier, en corde tissée ou encore en cuir fonctionne par coulissement, étranglant le chien à la moindre traction. Un peu différent, le collier semi-étrangleur dit collier de force en acier est équipé de pics. Ce type de collier étrangle le chien dans une moindre mesure mais les pics lui rentrent dans la peau dès qu’il tire.
De même, le collier électrique a plusieurs usages dans le dressage canin. Comment éduquer son chien à ne pas aboyer ? Certains de ces colliers sont justement des colliers anti-aboiements. Comme leur nom l’indique, ils sont conçus pour faire cesser les aboiements fréquents des chiens. Ils se déclenchent et émettent des décharges électriques dès qu’ils détectent les vibrations des cordes vocales émises par les aboiements.
D’autres colliers électriques vendus avec une télécommande sont prévus pour dresser le chien au rappel. Si le chien ne revient pas au rappel ou s’éloigne trop, le maître actionne la télécommande, le chien fugueur reçoit une décharge électrique.
Le procédé est sensiblement le même pour les barrières anti-fugue spécialement étudiées pour les chiens fugueurs. Il s’agit en réalité d’une barrière virtuelle reliée à un collier électrique porté par le chien. Lorsque le chien tente de fuguer hors de la limite pré-établie, il reçoit un choc électrique qui l’incite fortement à revenir dans le périmètre autorisé.
Qu’il s’agisse d’un collier étrangleur, d’un collier électrique ou d’une barrière anti-fugue, le chien va associer son comportement à une conséquence désagréable, il le corrigera pour ne plus avoir à vivre cette expérience négative. Il s’agit là d’un conditionnement négatif.
La méthode coercitive semble être d’une grande efficacité, en apparence tout du moins, mais elle engendre un état de stress chronique chez le chien, bien souvent confondu avec de l’obéissance. Car en réalité, les conséquences physiques et psychologiques sur le chien sont dévastatrices. Les colliers étrangleurs peuvent provoquer des lésions au niveau de la trachée et des cervicales. Les colliers étrangleurs à pics provoquent des plaies pouvant être profondes tout autour du cou, pouvant amplifier la frustration et générer de l’agressivité.
Quant aux colliers électriques, ils sont responsables de conséquences beaucoup plus graves. En effet, sans compter la douleur immédiate, ils causent des brûlures électrothermiques entraînant des plaies de la peau. Ils exacerbent l’anxiété et les phobies, perturbant durablement la relation maître-chien. Ils sont à proscrire, d’autant plus chez les chiennes gestantes où ils peuvent entraîner la mort du fœtus.
Cependant, si ces répercussions peuvent paraître terribles, elles ne sont rien comparativement aux traumatismes psychologiques engendrés. Les chocs émotionnels sont tels qu’ils provoquent un profond sentiment d’incompréhension, des difficultés dans l'apprentissage, et provoquent des troubles du comportement. Parmi eux : léchage compulsif, peur du contact au niveau de la tête ou du cou, ou réactions de fuite systématique face à certains gestes.
Les troubles associés sont multiples : uriner et déféquer sur des surfaces non appropriées, destruction de mobiliers, boitements, troubles digestifs, affections oculaires ou auditives. Le chien peut adopter des comportements dangereux, comme mordre de manière imprévisible. À noter que ces techniques sont totalement prohibées pour l'éducation d'un chat.
Par chance, depuis une vingtaine d’années, les mentalités changent. Les séquelles engendrées par ces pratiques ont largement été observées, autant par les maîtres que par les vétérinaires ou encore par les éducateurs canins eux-mêmes. Forts de ces constats, les acteurs de l’éducation canine se sont tournés vers des méthodes naturelles, plus douces appelées aussi apprentissage par coopération, arrivées tout droit des États-Unis.
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Par opposition au dressage coercitif, l’apprentissage par coopération ou éducation naturelle canine est une méthode douce qui prouve qu’il est tout à fait possible d’éduquer un chien sans pour autant avoir recours à la contrainte ou à la domination. L’apprentissage par coopération offre l’avantage de ne pas porter atteinte à l’intégrité du chien et tient compte également du tempérament du maître qui peut être réticent à utiliser la force pour se faire obéir.
L’intérêt d’une telle méthode est bien de respecter la nature du chien et de ne pas entamer la confiance du chien envers son maître. Il facilite également la communication, la compréhension voire il renforce la relation entre le maître et le chien. Par conséquent cette méthode douce peut aussi bien être utilisée pour un chien que pour un chiot.
Mais qu’est-ce que l’apprentissage par coopération ? Cette méthode rassemble en réalité plusieurs techniques qui ont toutes comme point commun un fondement positif. Elle relève du conditionnement, de la motivation du chien et donc de sa collaboration.
Le renforcement positif est une méthode d’éducation positive fondée sur la bienveillance, qui consiste à récompenser les bons comportements pour les encourager. Ces récompenses peuvent prendre la forme de friandises, de caresses, ou de mots encourageants, à condition que le timing des récompenses soit bien respecté pour renforcer l’association.
Cette méthode est également efficace pour corriger un comportement non souhaité, sans recours aux punitions physiques ou verbales, qui sont contre-productives. Le chien comprend qu’un bon comportement entraîne une récompense, tandis qu’un comportement inadapté n’en génère aucune. Cela favorise une écoute attentive et une meilleure coopération.
Par ailleurs, le conditionnement offre également des résultats très satisfaisants. Le conditionnement s’appuie sur une étude d’Ivan Pavlov qui, à la fin du XIXe siècle a réalisé une étude sur la fonction gastrique et plus précisément sur la salivation des chiens. Au cours de cette expérience, Pavlov a commencé par nourrir un chien dès qu’il arrivait dans son laboratoire. Puis il a associé un stimulus (le tintement d’une cloche) à chaque fois qu’il le nourrissait. Très vite au seul son de la cloche, le chien salivait. Pavlov venait de mettre en évidence l’association entre un stimulus et une réaction, c’est ce que l’on appelle le réflexe de Pavlov.
Le clicker training s’appuie sur le réflexe de Pavlov même si cette méthode d’éducation positive a été développée et popularisée par Karen Pryor aux États-Unis et, en France, par Catherine Collignon. Le clicker est un petit boîtier de plastique muni d’une languette de métal que l'on actionne et qui émet toujours le même son : click.
Dans un premier temps, le maître se contentera d’actionner le clicker et de donner une friandise ou une caresse au chien. Puis le maître propose des actions simples. Si le chien adopte le bon comportement, le maître appuie sur le clicker et donne une friandise.
À force d’exercices, le chien comprendra ce que l’on attend de lui. Les friandises s’espaceront avec le temps mais les clicks perdureront. Encouragé par les clicks et les récompenses, le chien peut même être amené à proposer un comportement spontané. Il faut dans ce cas l’inciter à recommencer en usant du clicker. Le clicker training est une méthode très utile qui donne d’excellents résultats. Il est préférable de guetter des signes d’apaisement du chien, de privilégier une séance d’éducation courte mais régulière et de se montrer patient et cohérent.
Enfin, l’éducation par mimétisme ou encore la méthode miroir qui s’appuie quant à elle sur 2 aspects. D’une part, l’instinct, les prédispositions, les goûts du chien peuvent être des guides pour une éducation efficace. Si le chien aime particulièrement rapporter des objets par exemple, il sera beaucoup plus réceptif si l’éducation positive prend cet aspect en compte.
D’autre part, la méthode miroir prend appui sur le fait que le chien a tendance à reproduire assez naturellement les émotions et les agissements de son maître.
Si la méthode coercitive donne des résultats concernant l’obéissance du chien, il n’en demeure pas moins qu’elle porte atteinte à son intégrité, causant de nombreux dommages aussi bien physiques que psychologiques. L’obéissance s’obtient par peur ou par appréhension, mais qu’en est-il de la confiance du chien envers son maître ?
De nombreux éducateurs canins sont aujourd’hui spécialisés dans l’éducation naturelle. Ils sont tout à fait à même de renseigner ou de guider des maîtres soucieux de préserver la relation avec leur chien tout en leur inculquant une éducation positive pour le plus grand bonheur de chacun.
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